masura 421 Implementarea proiectelor de cooperare

 

 

 

 

 

 

 

 

La préservation des races autochtones, la base du développement durable des petites et moyennes exploitations rurales

 

 

Ghimpeţeni, Călmăţuiu, Peretu

28, 29, 30 Juillet 2015


La problématique des races locales

       

Le 21e siècle est le siècle de l’industrie génétique et, implicitement, de l’industrie de la génétique animale. Quelques sociétés transnationales dominent le marché des bovins, porcins, volailles et réclament de nombreux brevets, tout en investissant de fonds importants dans la recherche (laboratoires, équipements et spécialistes). L’industrie de la génétique animale utilise un nombre limité de races à haute performance économiques, comme par exemple les bovins « Holstein », « Brown Swiss » et « Jersey », les porcins « Large White » (le grand porc blanc – n. trad), « Landrace », « Duroc », « Pietrain » et « Hampshire » ; ces sociétés ont la capacité d’envahir le marché avec des produits d’origine animale à de prix bas, mais d’une très mauvaise qualité.

Récemment, les consommateurs ont diversifié leurs exigences et, du point de vue économique, la Roumanie peut devenir compétitive uniquement en termes de qualité, par la valorisation des niches du marché, à savoir le développement des fermes organiques ou écologiques, les produits roumains de ce type étant bien appréciés cette année à Nuremberg, lors de la Foire des produits bio.

Cependant, afin que les fermes organiques puissent exister et afin d’obtenir des produits de haute qualité, la matière première est également nécessaire. Ce fait relève le rôle des races locales, qui sont, bien-sûr, surclassées - du point de vue économique et de la productivité - par d’autres races provenant de l’import. Mais ces races ont des gènes leur conférant certaines qualités, qui manquent aux races améliorées.

Les races locales doivent être préservées, bien-sûr en petits effectifs. Ces races sont presqu’entièrement détenues par des fermiers à une situation matérielle très modeste, qui ont compris le fait qu’elles sont les mieux adaptées aux conditions d’environnement et d’exploitation de Roumanie, qu’elles acceptent tout type de nourriture et sont résistantes aux maladies. Cependant, ces gens n’ont pas les fonds nécessaires pour des traitements vétérinaires chers. Ils veillent à ce que ces races soient préservées, et leur condition modeste a favorisé cette préservation. Dans les montagnes ou dans les collines, là où les communautés sont toujours assez homogènes, il y a une forte liaison entre les gens et les races qu’ils ont créées, qu’ils ont héritées. La destruction des races locales représente un dédain pour le travail de nos ancêtres, qui les ont créées, et pour les prochaines générations, qui n’en bénéficieront pas.

Des prétendus « produits traditionnels » sont présentés aux expositions et aux foires, mais le plus souvent ils ne respectent pas les vieilles recettes, la fumée en étant le seul élément traditionnel. Peu de gens savent qu’un boucher italien s’installait en 1908, à Sibiu, pour préparer pour la première fois un salami durable, connu plus tard sous le nom de « Salami d’hiver » ou « Salami de Sibiu ». La recette de ce salami contenait de la viande de porc laineux (« Mangalitza ») « ventre d’hirondelle » et de la viande d’âne. Les recherches sur la composition de la viande et de la graisse des trois races de « Mangalitza » de Transylvanie (selon les testes ADN, chaque variété de couleur est une race distincte) ont relevé le contenu élevé de cholestérol LDL ou « bon cholestérol », le rapport entre les acides gras saturés et les acides gras insaturés étant différent par rapport à d’autres races porcines. La viande rouge intense, la couche de graisse épaisse et blanche (qui peut être traitée par fumage pour obtenir un produit à longue durée de validité) recommandent la « Mangalitza » pour la préparation des charcuteries de qualité.

Jusqu’en 1989, dans la région du Banat, les étrangers achetaient du Jambon de Banat, du lard fumé ou des saucisses d’Arad, tout en appréciant leur qualité, leur arome et leur saveur. Ces produits sont obtenus par la préparation de la viande provenant des races mixtes de porcins, qui ont une couche de graisse plus épaisse : « Bazna », « Alb de Banat » (Blanc de Banat – n. trad.), « Porcul Șvăbesc », « Negru de Strei ». Des exemplaires de ces porcins sont toujours présents dans la vallée du Mures (rivière de Roumanie – nr. trad.), entre Arad et Deva ou entre Arad et Otalca.

L’élevage des oies est une autre caractéristique de la Roumanie. Tandis que le pays était, jusqu’en 1990, le leader européen dans l’exportation des produits d’oie, à présent ce marché est dominé par d’autres pays (la Pologne, la Lituanie). Jusqu’au milieu de la 7ème décennie du 20ème siècle, les commerçants vendaient sur les marchés d’Arad des oies abattues ou des produits en viande d’oie, la plupart de ces recettes ayant désormais disparu (« cou d’oie farci »).

Les produits laitiers préparés selon des « recettes traditionnelles » sont marqués par une forte variation qualitative. Le fromage « Liptauer » (Liptauer est le nom d’une crème rose, de fromage au lait de vache – ou une mixture de 1/3 « brânză de burduf » (un fromage salé roumain à pâte pressée, non cuite – n. trad.) / fromage au lait de vache) a pratiquement disparu dans la région d’Arad. Peu de propriétaires de moutons connaissent les recettes pour la préparation des fromages ou la modalité correcte de préservation de ces aliments. Sur « la route du lait », dans la zone Sebeș-Alba, on a essayé de créer une société ayant pour objectif l’acquisition des fromages auprès des propriétaires d’animaux dans la région, pour les commercialiser ensuite dans les hypermarchés. Cette idée a été abandonnée, la raison principale étant le fait que ces propriétaires n’ont pas réussi à maintenir une qualité constante de leurs produits.

Pour ce qui est des éleveurs de bovins, ceux qui connaissent l’art de la préparation des fromages de qualité sont bien moins nombreux. Ces recettes ont été transmises à travers les générations, surtout oralement. L’orientation des enfants des éleveurs d’animaux vers d’autres métiers a interrompu cette communication. Certaines recettes représentent un bien de la communauté rurale, mais le fait qu’elles n’ont pas fait l’objet d’un brevet est une erreur.

En conclusion, pour avoir des produits de qualité il est nécessaire de bénéficier de recettes vérifiées au cours du temps et de la matière première, fournie notamment par les races locales.

L’une des modalités de préservation de ces races est la niche du marché. La disparition des races locales entraîne la perte d’identité des communautés qui les ont créées. La perte d’une race ne signifie seulement la disparition d’un héritage génétique précieux, mais également la disparition d’une civilisation. La préservation de certains types de nourriture, d’un rituel de consommation aux fêtes ou au repas du dimanche contribue à la préservation de l’unité des communautés rurales. Ces nourritures se basent cependant sur les produits obtenus à partir des races locales d’animaux domestiques, aspect qui est démontré par l’étude de la relation homme-animal-environnement, soit par l’intermédiaire d’une science nouvelle en Roumanie, l’ethnozootechnie. Cette science combine des éléments archaïques « ethno » avec des éléments modernes, à savoir la zootechnie. Elle réunit les éléments de comparaison, de réflexion et des informations utiles à ceux qui s’intéressent à l’histoire et au futur des animaux domestiques. Le terme d’ethnozootechnie provient du français et il a été repris et introduit en Roumanie par l’Association « Transilvanian Rare Breeds » (L’Association des Races Rares de Transylvanie – n. trad.)..

La préservation des races locales a un rôle important dans la sécurité alimentaire du peuple roumain. Pour ce qui est des changements climatériques, leur évolution à l’avenir n’est pas connue. Il est probable que les bovins soient le plus vulnérables à ces changements et c’est pour ça que les races pas appréciées à présent du point de vue économique peuvent représenter une alternative efficace pour l’avenir. Récemment, les pays asiatiques ont demandé à l’import un nombre plus élevé de bovins, comme, par exemple « Bălțată Românească ». Des carcasses de porc ou d’hybrides vivants à une couche de graisse plus épaisse sont également demandées.

La préservation des races locales, de l’identité des communautés rurales, la diminution de la pauvreté rurale et l’augmentation de la compétitivité économique de celles-ci sont réalisées également par le développement de l’industrie manufacturière, mais les roumains ont renoncé trop facilement au traitement de la laine ou des produits laitiers.

Chaque communauté devrait avoir au moins une unité de traitement des produits provenant de la région. Pour les commercialiser, il faudra aussi créer une chaîne de magasins, tels qu’Aldi ou Lidl, qui vendent surtout des produits manufacturiers provenant des communautés rurales de l’Allemagne et de l’Autriche.

 

     Amélioration des animaux

     Depuis longtemps, l’homme a apprivoisé les animaux et les plantes sauvages. La science chargée de l’élaboration des bases théoriques et des méthodes pour la création des nouvelles variétés végétales, races d’animaux et souches de micro-organismes, ainsi que de l’amélioration de celles-ci est appelée « l’amélioration ». Les bases de l’amélioration ont été créées par l’éminent généticien et améliorateur russe, l’académicien N. Vavilov. La base scientifique de l’amélioration est la génétique.

     L’objectif principal de l’amélioration est de créer de nouvelles variétés de plantes cultivées, races d’animaux domestiques et souches de micro-organismes.

     Les principales directions sont les suivantes :

1).  Haute production par hectare pour les variétés végétales, la prolificité et la productivité des races d’animaux ;

2)   La qualité de la production ;

3)   Les propriétés physiologiques ;

4)   Le développement intensif.

     L’amélioration comporte deux étapes : la domestication et la sélection.

     Les premiers essais de domestication datent depuis 20-30 milles ans. Initialement, la domestication étant faite de manière inconsciente. Les plantes et les animaux sauvages étaient choisis selon leur capacité de reproduction dans des conditions différentes par rapport à leur environnement de provenance, sous le contrôle de l’homme.

     Types de base de la sélection artificielle.

     La sélection massive est faite selon le phénotype (l’ensemble des caractères ou traits d’un organisme), tant dans les populations végétales que dans les populations animales, sans contrôler le génotype (la composition génétique d’un organisme ou d’un individu). Le désavantage de ce type de sélection est le fait que le mieux génotype ne peut être toujours choisi selon le phénotype. La sélection massive assure l’amélioration lente des populations, mais à défaut de cette sélection, les races et les variétés risquent perdre rapidement leurs qualités.

     Méthodes traditionnelles d’amélioration

     Le croisement des formes ayant un ancêtre commun ou la consanguinité. La consanguinité consiste en le croisement des organismes appartenant à des différentes races, espèces, variétés, types.

     Méthodes modernes d’amélioration

     L’ingénierie cellulaire, la culture in vitro des cellules et des tissus sur la base de la totipotence des cellules a permis la régénération des plantes en leur intégralité, ce qui n’est pas possible dans le cas des animaux. Cela a permis l’utilisation dans le processus d’amélioration des méthodes de l’ingénierie cellulaire, telles que l’hybridation somatique, l’haploïdie, la sélection cellulaire, le dépassement de la non-hybridation etc.

     Race – groupe d’individus appartenant à la même espèce de micro-organismes, plantes ou animaux, ayant des caractéristiques communes, constantes, conservées par voie héréditaire, qui se différencient d’autres variétés de la même espèce par certaines caractéristiques spécifiques.

     Race autochtone (locale) – race formée et développée sur le territoire où elle vit toujours à présent, originaire dudit territoire.

     Métissage – croisement entre individus (animaux ou plantes) de races et variétés différentes.

 

Les races autochtones en Roumanie

     L’atout des vieilles races autochtones d’animaux est le fait qu’elles sont munies d’une structure génétique spéciale, acquise par sélection naturelle, qui les rend extraordinairement adaptables aux conditions de l’environnement. Cette adaptabilité se manifeste par la capacité de reproduction, la résistance aux maladies et la valorisation des ressources végétales locales, alors que les vieilles races sont nettement supérieures aux races modernes en termes d’adaptabilité. Pour ces raisons, elles sont considérées un réservoir précieux de ressources génétiques, nécessaire pour le soutien de l’évolution continue des populations animales domestiques. Même si ces races sont fortement adaptables aux zones où elles se sont développées, c’est très rarement que leur production a un haut rendement. C’est pour ça que les effectifs de ces races ont diminué, certaines jusqu’à leur disparition.

     C’est pour ça que le monde scientifique responsable a initié des mesures drastiques en vue de la protection de la biodiversité du monde vivant, sauvage ou domestique.

     Pendant les dernières années, Roumanie s’est également assumée les règles de protection et préservation de la biodiversité des espèces de plantes et d’animaux d’intérêt agricole et zootechnique.

     La préservation et l’utilisation durable des ressources génétiques animales a fait l’objet de la Convention de l’Organisation des Nations Unies, tenue à Rio de Janeiro en 1992 et l’un des principaux objectifs du Plan d’action mondiale de la FAO et du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.

     La préservation des ressources génétiques a été acceptée par le monde scientifique et appliquée d’une certaine manière dans la Roumanie des années ’60, mais à présent elle bénéficie du support législatif. Au cours des années, elle a fait l’objet des décisions arbitraires, dont la compétence était au moins discutable : un dépôt de 4.000 doses de matériel séminal, crée en 1963 au sein de la dernière ferme d’élite pour la race « Sură de Stepă », a été liquidé en 1970 ; la génothèque avicole, incluant 94 races et variétés, organisée en 1969 à Moşneni-Constanţa, a été liquidée en 1990. En conséquence, la Loi n° 137/2006 a réglementé la structure et les modalités de protection du patrimoine génétique, identifié par des spécialistes roumains renommés.

     Dans le domaine de la zootechnie, le soin pour la protection et la préservation des races menacées a été attribué à l’Agence Nationale pour l’Amélioration et la Reproduction en Zootechnie, qui a un rôle important dans la protection, le développement quantitatif et l’amélioration qualitative du patrimoine génétique en zootechnie, tant sur le plan national que sur le plan local, en termes de qualité zootechnique.

     Afin de fournir du soutien technique, économique et financier diversifié et différencié par espèces d’animaux, afin d’assurer de manière conséquente et efficace une protection réelle et un développement soutenu du patrimoine génétique national en zootechnie, adaptées au management du marché et corrélées aux exigences de la législation internationale, l’Agence Nationale pour l’Amélioration et la Reproduction en Zootechnie « Prof. Dr. G. K. Constantinescu » collabore avec le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural et avec les Associations des éleveurs d’animaux.

     Les races protégées par la loi sont les suivantes : « Sura de Stepă » pour les bovins, « Valaha cu coarne în Tirbuşon-Raţca » et « Karacul de Botoşani » pour les ovins, « Albă de Banat » et « Carpatină » pour les caprins, « Mangalitza » et « Bazna » pour les porcins, « Gât Golaş de Transilvania » pour les galliformes, « Bronzata » et « Alb Mare cu piept larg » pour les dindes, « Pekin », le « Canard Musqué », « Campbell » et le coureur indien pour les canards, l’oie de Toulouse, l’oie d’Emden, l’Oie de Chine blanche et brune pour les oies, le Renard polaire et le vison pour les animaux à fourrure, "Apis melifera carpatica" pour les abeilles et « Frăsinet », « Ineu », « Ropsa » et le « Koï » pour les poissons.


 

Possibles causes de la disparition des races autochtones

 

     Les généticiens en zootechnie sont tous d’accord que toutes les races protégées par la loi sont réellement menacées de disparition. La cause la plus fréquente est l’infécondité causée par l’impossibilité d’éviter les croisements entre les membres de la même famille, étant donné leur nombre trop réduit. Ce menace n’a pas pour cause seulement la structure inappropriée des familles, mais également les croisements de transformation ou d’absorption par d’autres races, plus performantes, réalisés par les éleveurs pour augmenter leurs revenus.

     Deux races roumaines de porcins, « Bazna » et « Mangalitza », sont de plus en plus demandées à l’export, les européens ayant découvert que leur viande est aussi saine que celle du saumon, sans toxines et à un faible taux de cholestérol. Cependant, ce n’est pas les fermiers roumains qui se sont enrichis suite à la commercialisation de ces porcins. Tandis que l’Hongrie exporte de la viande valant de dizaines de millions d’Euros, ces races précieuses ont presque disparu en Roumanie.

     Les noyaux de « Mangalitza » et « Bazna », gardés longtemps au sein de la Station Expérimentale Agricole de Turda, sont détenus aujourd’hui, en petits groupes, par divers propriétaires. Outre leur importance pour la conservation de la nature, argumentée par la Convention de Rio de Janeiro (1992), ces races ont également une importance culturelle et historique ; elles attestent la présence des roumains dans des vastes zones de cette région de l’Europe et contribuent à la clarification de certains problèmes controversés (le cas de la race « Valaha cu coarne in tirbuşon » et de la race « Țurcană », se trouvant presque partout dans la région montagneuse de l’Europe).

 

Le programme européen des ressources génétiques

 

Les ressources génétiques des races autochtones sont protégées par le Programme européen des ressources génétiques, dont les signataires sont les pays de la Communauté Européenne et qui plaide pour :

- les échanges efficaces d’informations;

- la coordination entre les principaux acteurs de la Communauté et les organisations du monde entier, préoccupés de la conservation des ressources génétiques animales ;

- la caractérisation, la collecte et l'utilisation des ressources génétiques en agriculture, afin d’en augmenter l’effet favorable sur l’agriculture.

Les mesures prises à cet effet peuvent contribuer à :

- l’augmentation de la qualité des produits agricoles ;

- la conservation de la biodiversité ;

- une plus grande diversification dans les zones rurales ;

- la réduction des coûts de production agricole par la promotion d’une production agricole durable ;

- la favorisation du développement durable dans les zones rurales ;

- la nécessité d’enrichir les connaissances relatives aux ressources génétiques disponibles au sein de la Communauté ;

- la connaissance de l’origine et des caractéristiques des populations animales ;

- la collecte d’informations et la création d’un réseau européen pour promouvoir l’élaboration sur l’Internet de certains inventaires nationaux, accessibles au grand public.

- les inventaires doivent contenir des données et en assurer la diffusion au niveau communautaire et international, notamment un inventaire international « in situ » et « ex situ » dans les banques de gènes européennes, tenant compte de l’activité des réseaux de coordonnateurs nationaux européens pour la gestion des ressources génétiques animales, corrélés avec le système DAD-IS de FAO.

 

Le management des ressources génétiques animales

 

     Le management des ressources génétiques animales est très important pour la promotion, la conservation et l’utilisation des races autochtones, étant étroitement lié aux modèles de développement et aux pratiques traditionnelles d’exploitation.

     La diversité biologique et génétique en agriculture est un facteur indispensable au développement de la production agricole et des zones rurales. En conséquence, il faut prendre les mesures nécessaires pour la conservation et l’utilisation durable des ressources de cette diversité.

     La législation dans le domaine de la préservation des races est composée de :

- l’Ordonnance d’Urgence du Gouvernement n° 194/2005 relative au financement à partir du budget de l’État de certaines mesures pour la préservation et l’utilisation des ressources génétiques animales dans un état critique, menacées de disparition et vulnérables ;

- la Loi n° 137/2006 approuvant l’Ordonnance d’Urgence du Gouvernement n° 194/2005 ;

- l’Ordre n° 555/2006 approuvant les critères d’éligibilité et les modalités de paiement pour les programmes de préservation et utilisation ;

Les propriétaires d’animaux ayant élaboré des programmes de conservation pour les populations dans un état critique, menacées de disparition ou vulnérables bénéficient d’une aide financière de la part de l’État, dans le respect des conditions suivantes :

- l’existence d’un système d’enregistrements primaires ;

- la vérification des critères relatifs au circuit des éleveurs – l’organisation des populations en au moins 12 familles, chacune composée d’un mâle et le nombre afférent de femelles ;

- la vérification des critères relatifs au nombre minimal d’animaux par éleveur (populations dans un état critique, menacées de disparition, vulnérables) ;

- la vérification du respect des obligations à la charge du bénéficiaire ;

- détenir le nombre d’animaux conforme au programme de conservation élaboré ;

- maintenir le nombre d’animaux pour lesquels l’éleveur reçoit l’aide financière pendant ladite année ;

- réaliser l’augmentation des effectifs des races pures ;

- prendre des mesures pour augmenter le nombre d’animaux à plus de 5.000 têtes, de sorte qu’ils deviennent des populations actives bénéficiant d’un programme d’amélioration, pendant le délai de 5 ans pour lequel le contrat de financement a été conclu ;

- remplir à jour les enregistrements primaires fixés par le propriétaire du registre généalogique de la race et des documents primaires, pour d’autres espèces ;

Pour ce qui est de la diversité génétique des races roumaines autochtones, celle-ci est assurée notamment par les populations des collections de races appartenant aux éleveurs indépendants et par les ressources génétiques des espèces détenues par les instituts de recherche ou par les stations expérimentales.

Par exemple, la Fédération des Associations des Éleveurs de volailles et petits animaux de race pure de Roumanie, laquelle réunit 19 associations d’éleveurs indépendants, est responsable pour la préservation des 39 races de volaille (de la génothèque), tandis que l’Association des Éleveurs de Volailles « Gât Golaş de Transilvania » a été créée pour la seule race autochtone de galliformes.

Étant donné que certaines races ont été créées et stabilisées naturellement il y a milliers d’années et ensuite améliorées par l’homme, l’importance culturelle et historique de ces races ne peut pas être ignorée.

La méthodologie de conservation des ressources génétiques est élaborée par les institutions spécialisées et mise en œuvre par les associations d’éleveurs en conformité avec la législation en vigueur. En 2000- 2005, le patrimoine génétique a reçu du soutien financier par l’intermédiaire des subventions octroyées par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural en vertu des Programmes d’Amélioration coordonnés par l’Agence Nationale pour l’Amélioration et la Reproduction en Zootechnie « Prof. Dr. G. K. Constantinescu ».

A partir de 2006, des programmes de préservation et utilisation ont été créés pour chaque population, en conformité avec la législation en vigueur. Ces programmes ont été approuvés par l’Agence Nationale pour l’Amélioration et la Reproduction en Zootechnie et supervisées par la Direction pour la Protection des Ressources Génétiques Animales de ladite agence.

La réserve de gènes détenue par les éleveurs indépendants sous la forme des populations accrues de race pure représente une alternative de ressources génétiques précieuses, bien adaptées aux conditions d’environnement, et elle peut contribuer à la diversification des populations existant à un moment donné.

Au cours du temps, la biodiversité des races locales a diminué à cause du nombre réduit de races qui respectaient les exigences zootechniques et économiques. A présent, les programmes de conservation et utilisation incluent 56 races de poules, 7 races de dindes, 4 races de canards et 4 races d’oies. La préservation d’une population en tant que réserve de gènes a imposé l’adoption de certaines mesures de financement à partir du budget de l’État, en vue de la conservation et l’utilisation des ressources génétiques animales dans un état critique, menacées de disparition et vulnérables.

La préservation des races faisant partie des espèces moins nombreuses permet la constitution d’une source de gènes qui pourraient contribuer au règlement de certains aspects, tels que :

- assurer une base pour le progrès continu dans l’augmentation de la productivité des races ;

- la restauration de la vitalité des lignes sélectionnées et la restauration de la résistance aux maladies ;

- éviter la détérioration des effectifs en raison de l’apparition des homozygotes porteurs de gènes récessifs nocifs, résultat qui peut survenir dans l’état d’homozygotisme du processus dispersif ;

- la possibilité d’utiliser, à l’avenir, certains gènes qui ne sont pas d’intérêt à présent ;

- l’importance de la valeur culturelle et historique.

     L’élevage des animaux appartenant aux races locales menacées d’abandon est réalisé en Roumanie selon un système semi-intensif et/ou extensif. Le système extensif d’élevage est une pratique rencontrée dans les ménages familiaux, qui élèvent des animaux destinés à leur propre consommation, seule une quantité réduite de produits étant valorisée sur le marché organisé. Les animaux sont élevés dans des abris simples, qui ne sont pas fortement équipés du point de vue technique. Une pratique habituelle est l’alimentation sur les prairies ou, pour certaines espèces, principalement avec des déchets alimentaires, auxquels on rajoute du son de blé, du maïs, de l’orge, de l’avoine, des légumes-racines, melons, pommes de terre, de la luzerne et des verdures. Les performances zootechniques de ce système ne sont pas spectaculaires, la production étant fortement saisonnière, notamment pour couvrir la consommation des éleveurs.

 

Description des principales races autochtones roumaines

 

OVINS

     L’élevage des ovins est une activité du peuple roumain dès le début de son histoire. L’élevage des ovins pour la viande peut devenir l’un des secteurs importants de l’agriculture roumaine.

     Le fond génétique précieux de cette espèce fortement adaptable aux conditions naturelles locales, les spécialistes compétents dans ce domaine, les technologies spécifiques performantes et l’expérience professionnelle extensive rendent possible le redressement rapide des effectifs d’ovins.

     La préservation, en un nombre total de 15.936 têtes, des 12 races d’ovins autochtones et leur élevage par rapport aux conditions naturelles et économiques existantes et à la tradition de cette activité a pour principal « moteur » l’activité d’amélioration, en vue d’obtenir une meilleure qualité de la production de viande et de lait, tout en évitant la disparition de certaines races, ayant un rôle significatif dans l’évolution génétique des effectifs. Même si la Roumanie n’est pas l’un des grands consommateurs de viande, nous pouvons devenir des producteurs et exportateurs pour les pays de l’Europe. C’est une raison supplémentaire en faveur du développent des exploitations d’ovins. Les races locales d’ovins peuvent être classifiées selon la finesse de leur laine : races à laine fine (« Mérinos de Palas », « Merinos Transilvanean », « Spanica »), races à laine demi-fine (« Ţigaie »), races à laine semi-épaisse (« Stogosha », « Oaia cap negru de Teleorman ») et races à laine épaisse (« Ţurcana »).

     « Mérinos de Palas » – cette race a été créée par l’Institut pour la Recherche et le Développement de l’Élevage d’Ovins et de Caprins Palas de Constanta. Elle a été homologuée en tant que race en 1960. Après avoir été perfectionnée, la « Mérinos de Palas » est devenue une race mixte, très précoce, élevée pour sa laine fine et pour sa viande. Elle peut être considérée la race d’ovins la plus perfectionnée en Roumanie, étant compétitive sur le plan international (par rapport aux races mérinos). Elle peut être utilisée dans le processus d’amélioration des productions des races locales.

La conformation corporelle est harmonieuse, ayant un format mésomorphe, massif, orienté vers la production de laine et de viande.

Les caractéristiques de la race :

  • La production de laine aux béliers - 12-14 kg, aux brebis 6-8 kg;
  • Le poids corporel aux béliers – 99,8-103,2 kg; aux brebis – 57,6-60,1 kg;
  • La finesse des fibres de laine – 20,0-22,5 microns;
  • Le rendement de la laine au lavage– 50-55%;
  • Indices de reproduction : fécondité – 95,6%, prolificité – 111,3%, agneaux sevrés par brebis –1,06 têtes.

 

« Mérinos de Transylvanie » – cette race s’est développée dans l’Ouest du pays, les effectifs étant nombreux dans des départements tels qu’Arad, Bihor, Satu-Mare et Sălaj.

La « Mérinos de Transylvanie » a été créée pendant le dernier siècle. Cette race est un mélange de « Ţurcana », « Ţigaie » et des métis de Câmpia de Vest (la plaine située dans l’Ouest de la Roumanie – n. trad.), croisés avec des béliers « Mérinos Rambouillet » et « Negretti », ensuite avec le « Merinos Precoce » et « Merinos unguresc de pieptene ». Celle-ci est devenue une race telle quelle pendant les premiers décennies du dernier siècle. En raison du grand nombre de races ayant participé à sa création et en raison des conditions d’entretien et d’alimentation diverses, deux types se sont distingués : le grand « Mérinos de Transylvanie », élevé dans les plaines, et le petit « Mérinos de Transylvanie », élevé dans les collines. Cette race est caractérisée par une taille moyenne-petite, le corps des moutons élevés dans les collines étant plus développé.

Caractéristiques de la race:

  • La production de laine aux béliers – 10-14 kg, aux brebis 4,5-810 kg;
  • Le poids corporel aux béliers – 70-90 kg; aux brebis – 50-60 kg;
  • La finesse des fibres de laine – 22,0-23,0 microns;
  • Le rendement de la laine au lavage – 39-45%;
  • Indices de reproduction: - fécondité – 95-96%,
  • Prolificité – 110-115%

 

« Spanca » - est le résultat du croisement entre les béliers « Mérinos » avec des brebis « Ţigaie ». Ce processus est rencontré dans les zones de superposition des deux races, après l’introduction des « Mérinos » dans notre pays, processus qui a continué d’une manière intensive par les croisements avec des « Mérinos » après 1950. Les effectifs de moutons « Spanca » sont des populations non-consolidées du point de vue héréditaire. La « Spanca » est répandue dans le Sud-Ouest du pays, dans les régions de Dobrogea, l’Est de Muntenia, le Sud de Moldova, Banat, et en Transylvanie.

Étant donné sa résistance, son adaptabilité et ses caractéristiques morpho-productives, la « Spanca » est plus importante du point de vue économique par rapport à la « Tigaie ». De même, elle a une forte capacité d’être croisée avec le Mérinos et les races de viande, en vue de créer de types, ainsi qu’à des fins industriels.

Caractéristiques de la race :

  • Production de laine aux béliers –  6-10 kg, aux brebis 4-5 kg;
  • Poids corporel aux béliers – 60-69 kg; aux brebis – 40-50 kg;
  • La finesse des fibres de laine – 24-29 microns;
  • Le rendement de la laine au lavage – 39-48%;
  • Indices de reproduction : fécondité – 98%, prolificité – 110-115

 

« Ţigaie » - cette race s’est développée au Sud-Est de la Mer Caspienne, par la domestication de l’espèce sauvage « Arkar » (Ovis vignei arcar). A présent, de nombreux effectifs sont présents dans les pays de l’Europe Centrale et de l’Est (la Pologne, la Yougoslavie, la Bulgarie, l’Hongrie, la République Tchèque, la Slovaquie, la Roumanie, la République de Moldavie et le Sud de l’Ukraine). Dans notre pays, jusqu’en 1950, la race « Tigaie » était élevée en grands nombres au Sud de la région de Moldova et en Dobrogea. Ensuite, le développement de l’industrie textile entraîne une augmentation de la demande de laine demi-fine et, en conséquence, le processus de croisement des « Ţurcana » avec des « Ţigaie » a démarré dans toutes les régions des plaines, des collines, dépressions et même dans les collines.

     Pendant une longue période, en étroite liaison avec l’alimentation, le climat et l’intérêt des éleveurs, deux écotypes se sont formés : la « Ţigaie de ses si colina » (Ţigaie de plaine et de colline – n. trad.), plus massive, plus précoce et caractérisée par une production de laine supérieure, mais moins résistante aux pluies froides, et la « Ţigaie de munte » (Ţigaie de montagne – n. trad.), moins développée, à une laine plus épaisse, résistante aux conditions du climat montagnard.

Cette race a une capacité remarquable d’acclimatation. Par rapport à la race « Ţurcană », les « Ţigaie » sont moins résistantes aux températures basses, aux pluies froides et aux pododermatites, mais elles sont mieux adaptées au climat chaud et sec. En conséquence, cette race est mieux élevée dans les plaines, les dépressions et les collines. En fonction de la couleur de leur laine et de leur jarre, il y a quatre variétés : « bucălaie » (laine blanche, le museau les extrémités des membres noirs ou brunes foncées – n. trad.), rouille, « belă » (laine et jarre blancs – n. trad.) et noire.

     La variété « bucălaie » (la plus nombreuse) a une grande taille. Elle est plus robuste et plus résistante que les autres variétés. La laine est blanche ; le jarre est brun-marron. La laine est plus épaisse, plus rêche et moins ondulée par rapport aux autres variétés. Elle est élevée dans des conditions environnementales plus difficiles, avec de fortes précipitations et dans les climats plus froids. 

    La variété rouille est moins nombreuse au sein de la race. Sa laine est blanche et le jarre est rouge. Elle est moins robuste que la « bucălaie ». La laine est un peu plus fine et soyeuse que celle de la variété « bucălaie ».

     La variété « belă » est caractérisée par la laine et le jarre blancs. Les effectifs de « belă » sont moins nombreux au sein de la race. En règle générale, son corps est moins robuste et sa résistance est inférieure par rapport aux autres variétés de « Tigaie ».

    Pour ce qui est de la variété noire, la laine et le jarre sont noirs. Cette variété est la plus résistante aux conditions difficiles d’élevage, par rapport aux autres variétés. Elle a une bonne capacité d’engraissement et la viande est de très bonne qualité. Son défaut majeur est la couleur noire de la laine. Dans la région de Banat, des « Ţigaie bucălaie » ont été sélectionnées, dans de bonnes conditions d’alimentation. Ces moutons ont le jarre marron-foncé, ils sont massifs (50-70 kg), très bons laitiers (120 -200 l lait/lactation) et ont une très bonne capacité d’engraissement, les jeunes béliers atteignant un poids de 40 kg à l’âge de cinq mois.

         La « Ţigaia de munte » (Ţigaia de montagne – n. trad.) s’est développée dans les dépressions et dans les zones pré-montagneuses des départements de Prahova, Harghita, Covasna et Mureş. Dans les zones pré-montagneuses, où les « Ţurcană » prédominent, cet écotype est élevé (en petits effectifs, notamment les variétés blanche et noire) afin d’obtenir de la laine demi-fine destinée aux besoins des éleveurs. Les moutons appartenant à l’écotype montagnard sont mois développés, ayant une laine plus épaisse (34-37 microns), actifs et résistants et capables d’accompagner les moutons « Ţurcana » sur les prairies alpins pendant l’été. Pour ce qui est de la « Ţigaia bucălaie de Banat », les béliers ont une taille d’environ 65-70 cm, tandis que la taille des brebis est d’environ 65-70 cm, le poids des béliers allant jusqu’à 100-120 kg. Pour ce qui est de la « Ţigaia de munte », (Ţigaia de montagne – n. trad.) le poids des béliers est de 55-80 kg et celui des brebis est de 60-62 kg. En ce qui concerne la « Ţigaia de ses şi coline » (Țigaia de plaine et de colline – n. trad.), le poids d’une brebis est d’environ 50-70 kg, tandis que les brebis de « Ţigaia de munte » ont un poids d’environ 30-50 kg.

     La tête est assez longue et droite (plus rarement convexe), les oreilles ont une longueur moyenne et sont portées horizontalement ; le jarre du visage est blanc, rouillé ou brun teinté et noir. La couleur du jarre de la tête et des membres diffère selon les variétés. La majorité des béliers ont de cornes fortes, spiralées, tandis que seulement 10-20% des brebis ont de petites cornes. Le cou d’une longueur et diamètre moyens ne présente pas de plis de la peau. Le tronc a de moyennes ou grandes dimensions, en forme de poire et il est couvert de laine demi-fine.

A la fin du printemps, pendant l’été ou au début de l’automne, ces moutons supportent bien les pluies, mais les pluies longues et froides humidifient complètement la laine et les moutons peuvent développer des pneumopathies. C’est une race exploitée, selon l’écotype, pour la viande – le lait – la laine (Ţigaie de Banat), lait – viande – laine (Ţigaie de Peretu) ou laine – lait – viande (Ţigaie de Slobozia).

La laine : les brebis produisent environ 1,5 – 3 kg de laine (plus les versions 4 – 4,5 kg) et les béliers 3-5 kg de laine, ayant une finesse de 30-35 microns. Cette laine sert à la production des fibres utilisées dans la fabrication des couvertures et des tissus plus épais.

La viande : lors de l’agnelage, les agneaux ont un poids de 3-5 kg ; à l’âge de 30 jours 8-12 kg, à l’âge de 90 jours 18-30 kg. Le gain de poids journalier moyen est d’environ 150-300 g. Pendant l’allaitement, les agneaux des écotypes massifs, alimentés supplémentairement, enregistrent des gains plus élevés, entre 250-300 g. La consommation spécifique est de 5,8-6,3 UN.

Le lait. La production moyenne totale varie très largement entre 50 et 150 kg (« Ţigaie de munte » 50-70 kg; « Ţigaia bucalaie de Banat » 120-150 kg; « Ţigaia de Peretu » 100-140 kg; « Ţigaia de Slobozia » 80-120 kg) pendant 6-7 mois d’allaitement. Cette race est donc considérée la race autochtone au plus grand potentiel de ce point de vue. Le record est de 348 kg/lactation. Le lait contient 7% matière grasse et 6,5% protéines, étant une matière première excellente pour la fabrication de la « telemea » (fromage caillé en saumure – n. trad.), le caşcaval (fromage affiné à croute lavée et à pâte semi dure – n. trad.), les yaourts et les fromages gras.

     « Ţigaie de Ruşeţu » – cette race a été créée chez SCPCO de Ruşeţu, département de Buzău, pendant la période 1962-1985, par le croisement des brebis « Ţigaie » avec des béliers « Corriedale » et « Romney Marsh », suivi par un isolement reproductif et sélection, afin d’augmenter les productions de laine demi-fine et de viande. La race a été homologuée en 1988.

Caractéristiques de la race:

  • La production de laine: aux béliers – 6-8 kg, aux brebis – 4-5 kg;
  • Poids corporel: aux béliers – 80-90 kg; aux brebis 45-50 kg;
  • Gain de poids aux agneaux – 250-280 g/tête/jour;
  • Production totale de lait – 150-170 litres;
  • Prolificité – 115-130%.

    Cette race a été utilisée pour l’amélioration des productions de laine, viande et lait aux effectifs de « Ţigaie », élevées dans la zone d’influence de la station.

 

     « Karakul de Botoşani » - cette race a été créée chez SCPCO de Popăuţi, département de Botoşani, pendant la période 1948-1988, par le croisement des brebis « Ţurcană neagră » et « Ţurcană brumărie » avec les béliers « Karakul negru » et « Karakul brumăriu » provenant de l’import (l’Allemagne et l’URSS). La race a été homologuée en 1988. Outre l’amélioration des lignes classiques de couleur (noire et blanche-grise), de nouvelles lignes de couleur viennent d'être créées pendant les dernières années – gris, rose, marron et blanc. La race est compétitive sur le plan international.

Caractéristiques de la race :

  • Peau des classes Record et Elita – 80-85%;
  • Surface des peaux – 1 200-1 600 cm2;
  • Poids corporel moyen aux béliers – 70-80 kg, aux brebis 40-43 kg;
  • Production totale de lait – 80-90 litres par brebis.

     La race a été et elle est toujours utilisée dans la zone d’influence de la Station de Popăuti du département de Botoşani pour l’amélioration de la qualité des peaux blanche-grises et noires, ainsi que pour la multiplication des nouvelles lignes de couleur dans les exploitations indépendantes.

    La race « Ţurcană » - la forme sauvage dans laquelle la race « Ţurcană » a ses origines n’est pas connue précisément. Plusieurs chercheurs qui ont étudié l’origine des animaux domestiques affirment que la « Ţurcană » a ses origines dans l’"Ovis vignei arkar", mais on ne sait pas précisément quand et où cet animal a été domestiqué. De même, on ne connaît pas la comment cette race s’est propagée. Le grand chercheur dans le domaine de l’élevage des ovins, N. Teodoreanu, cité par V. Tafta (1983 et 1996) et C. Pascal (1997 et 1998), affirme que la « Ţurcană » a été domestiquée dans les Carpates depuis la préhistoire. A partir de cette région, la race s’est propagée dans d’autres zones par transhumance.

Les études récentes effectuées par R. Balevsca et A. Petrov (1972) soulignent le fait que la « Ţurcană » est la plus ancienne race d’ovins. Elle est apparue initialement dans la région de Kirt de la Mer Égée et à partir d’ici elle s’est propagée progressivement dans les Balkans. A partir d'ici, elle a franchi le territoire actuel de notre pays et ensuite d’autres zones, à l’Est, au Nord et à l’Ouest de la Roumanie. C’est une race rustique et résistante, faisant partie du type morpho-productif mixte. Elle est exploitée, selon ses variétés, pour la production de la laine grossière pour les tapis, du lait, des peaux et de la viande.

    La race « Ţurcană » présente trois variétés de couleur :

·       blanche;

  • noire;
  • blanche-grise.

    La variété blanche est répandue d’une manière compacte dans les zones sous-montagneuses et montagneuses du pays, mais elle peut être rencontrée sporadiquement aussi dans les collines. Les variétés noire et blanche-grise occupent une petite zone située au centre de la région de Moldova, dans la zone d’élevage des ovins pour les peaux – le lait. La diversité géo-climatérique et la tradition des éleveurs dans la zone, auxquelles on rajoute également les conditions différentes d’élevage et d’entretien des jeunes, ainsi que les directions différentes de la sélection ont favorisé l’apparition, même au sein de la même race, des populations à caractéristiques morphologiques différentes, afférentes à chaque zone ou bassin d’élevage.

     Les mesurages faits plus récemment (V. Tafta, C. Pascal, I. Padeanu) sur certaines populations élevées dans des bassins d’élevage différents ont relevé le fait que le tronc, en son ensemble, est bien formé. La taille moyenne de la race est de 67 cm. Les ovins dans presque tous les bassins traditionnels d’élevage – avec des différences insignifiantes – s’inscrivent dans cette valeur. La seule exception sont les sous-populations dans la région d’Hunedoara et notamment celle du bassin de Petrosani, qui ont des dimensions corporelles légèrement supérieures (N. Camalesa).

    La conformation corporelle est harmonieuse, bien proportionnée à l’ossature forte. Les joints sont larges et très forts, en conséquence des longues marches, notamment aux troupeaux dans les zones montagneuses et aux troupeaux qui se déplacent.

L’exploitation des moutons est réalisée dans toutes les trois directions et notamment, selon les intérêts locaux, pour la laine – viande – lait ou lait – viande – laine. Étant donné que l’importance de cette race a été plutôt locale jusqu’en 1990, les préoccupations visant la sélection et l’amélioration des ovins appartenant à cette race ont été presque nulles. Après 2000, les premiers moutons de cette race ont été soumis au contrôle officiel de la production. En 2002, Pascal C. réalise une recherche en vue de souligner les éléments caractéristiques à la population de "Ţurcană" blanche élevée dans les fermes privées situées dans la zone sous-montagneuse de Moldova.

La zone géographique actuelle de la race « Ţurcană » et des types dérivés est large : elle inclut la Roumanie et – sous la dénomination de « Valahă » ou « Valachian Zeckel » - on la retrouve au Sud de l’Ukraine et de la République de Moldavie (Tuska), la Grèce, l’Albanie, la Yugoslavie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Slovénie, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne. Les plus nombreux et précieux exemplaires de cette race se trouvent en Roumanie, notamment dans les dépressions et dans les montagnes, mais également dans les collines et même dans les plaines. Il y a 4 variétés : blanche, blanche-grise, noire et "Ratca". Elle est bien adaptée au climat montagnard, mais elle occupe des zones importantes également dans les collines et les plaines. Elle a une résistance remarquable aux intempéries (grâce à la laine épaisse et longue, qui favorise le drainage de l’eau), aux basses températures, aux longues marches (grâce à leurs ongles dures) et aux pneumopathies. Pendant la période d’hiver, les moutons accumulent de la graisse (5-10 kg), qu’ils utilisent pendant la stabulation en tant que réserves d’énergie. Pa